On the 28 May 2016 the Grand Master, HRH the Duke of Calabria, presided at an investiture of new knights and promotions in the Order, in the Church of Saint Elizabeth of Hungary, Paris. The French Knights were led by their President, HRH Prince Charles Emmanuel de Bourbon-Parme, accompanied by his spouse
J’arrive vers 10h00 en l’église Sainte Elisabeth de Hongrie, rue du Temple à Paris. J’entre, plusieurs chevaliers en longues capes bleues marquées de la croix de l’ordre sont déjà présents et se tiennent du côté de la Sacristie. Je salue l’abbé Xavier Snoëk, notre hôte toujours si accueillant, Son Altesse Royale Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, puis le comte de Beaumont-Beynac, le baron et la baronne Bernard Hüe, le professeur Philippe Lauvaux, ainsi que Dominique Hamel, rédacteur en chef de Vexilla Galliae et plusieurs légitimistes que je rencontre si fidèlement lors de chaque manifestation. Arrive alors Son Excellence Monsieur l’Ambassadeur d Espagne et son épouse, qui prennent place aux sièges qui leur étaient réservés, au premier rang, à gauche de l’Autel. La cloche retentit, la procession s’avance et la Messe du Saint-Esprit commence.
Son Altesse Royale Pierre de Bourbon des Deux-Siciles, duc de Calabre, comte de Caserte et chef de la Maison Royale des Deux-Siciles et, à ce titre, seul grand maître possible de l’Ordre Sacré Militaire et Constantinien de Saint-Georges, étant arrivée, la procession d’entrée, menée par les cierges, l’encens et la Croix, devant laquelle chacun se signe, suivie du chapelain don Carlo Cecchin, de l’abbé Meissonnier et de l’abbé Snoëk, enfin des chevaliers, parmi lesquels se trouvait Son Altesse Royale Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme en tant que président de la commission française de l ordre constantinien, qui précédaient le grand maître de l’ordre, avance vers l’Autel au son de l’hymne « Inno al Re » de Giovanni Paisiello, hymne de l’ancien Royaume des Deux-Siciles.
A ce sujet, je voudrais évoquer brièvement d’où provient la locution « Aîné farnésien ». Les Farnèse étaient ducs de Parme et de Plaisance. La dernière représentante de cette famille, alliée aux Médicis de Florence, était Elisabeth Farnèse qui devint la seconde épouse du Roi Philippe V. A la mort sans postérité de son oncle, Antoine Farnèse, elle transmit ses droits à son fils Charles, aîné de ses enfants. Ce dernier recueillit l’ensemble de l’héritage : duchés et ordre constantinien compris. Devenu Roi de Naples et de Sicile, Charles y emmena l’ordre constantinien qui resta cependant toujours indépendant de la Couronne en sa qualité d’ordre strictement familial. Appelé au Trône d’Espagne à la suite du décès sans descendance de son demi-frère aîné Ferdinand VI, Charles laissa tous ses biens italiens : Couronne et ordre constantinien, à son troisième fils Ferdinand qui devint donc grand maître de l’ordre et aîné farnésien. L’aîné des descendants se trouve être le prince Pedro, duc de Calabre.
Les chevaliers prennent place dans les premiers rangs, tandis que le duc de Calabre et le prince Charles-Emmanuel rejoignent les fauteuils au bois doré et à la garniture de velours cramoisi disposés à la place d’honneur, en avant du premier rang, sur la droite devant l’Autel. L’abbé Snoëk fait un court rappel de l’ histoire de l’église Sainte Elisabeth de Hongrie, fondée par la Reine Anne d’Autriche, mère de Louis XIV, évoque les hautes figures dont on sollicite la béatification, de deux cousines du duc de Calabre et du prince Charles-Emmanuel, la princesse Elisabeth de France, sur de Louis XVI, et Son Altesse Impériale et Royale Zita de Bourbon-Parme, dernière impératrice d’Autriche, puis accueille Leurs Altesses Royales, les chevaliers et l’assistance. Les chanteurs entonnent l’Introït de la Messe du Saint-Esprit, le Gloria, puis un chevalier s’approche de l’ambon pour lire la première lecture. Nous chantons le Psaume et l abbé Snoëk lit l Evangile, puis nous donne l Homélie. Nous chantons le Credo à voix alternées, ensuite, l’abbé Snoëk s agenouille à l’Autel et entame l’invocation au Saint-Esprit, le duc de Calabre, le prince Charles-Emmanuel et toute l’assemblée s’agenouillent derechef et chantent cette belle invocation : Veni, Creator, Spiritus. A l’issue de celle-ci, commence le temps des Investitures.
Le duc de Calabre, grand maître de l’ordre, secondé du prince Charles-Emmanuel, se placent devant l’Autel, au haut des marches, face à l’assemblée. Un prie-Dieu est placé devant le grand maître. Les chevaliers de l’ordre les entourent. Monsieur Christian Papet-Vauban, chevalier de l’ordre, d’une voix claire, appelle d’abord les Postulants dans l’ordre décroissant des grades.
« Son Altesse Royale la princesse Charles-Emmanuel de Bourbon-Parme, née baronne Constance de Ravinel ! »
Son Altesse Royale se lève, s’avance dans l’allée centrale de l’église, monte les quelques marches et s’agenouille sur le prie-Dieu. Elle prononce alors la belle profession de Foi que je ne résiste pas à vous retranscrire :
« Moi, (prénom et patronyme), postulant(e) dame/chevalier de l Ordre Sacré Militaire Constantinien de Saint-Georges, déclare solennellement appartenir à la Sainte Eglise catholique apostolique romaine, suivre son enseignement et pratiquer ses commandements dans la vie quotidienne.
Je souhaite contribuer à la glorification de la Croix et à la défense de la Sainte Eglise.
Je m’engage à respecter les statuts de l Ordre, à soutenir ses projets humanitaires et aider, dans la mesure du possible, spirituellement et concrètement, mes confrères dans le besoin.
Enfin, je m’engage à suivre les directives de Son Altesse Royale, Don Pedro de Bourbon des Deux-Siciles, que je reconnais comme grand maître et
Aîné farnésien ».
Le grand maître de l’Ordre confirme à Son Altesse Royale son admission dans l’ordre et lui remet son diplôme de Dame grand croix de justice. Et en cousin, l ‘accueille d’un sourire et d un rapide baisemain. Don Carlo Cecchin, chapelain de l’ordre, bénit la nouvelle Dame grand croix de justice, qui se relève, descend les marches, s incline devant l’Autel et regagne sa place.
Sont appelés ensuite les postulants au grade de Chevaliers de justice :
« Guillaume, marquis de la Roche Aymon ! »
« Comte Aymeric de Rougé ! »
« Comte Philippe de Saporta ! »
« Jean-Guillaume Clérel, comte de Tocqueville d Hérouville ! »
Puis, le postulant au grade de Chevalier « jus sanguinis » :
« Monsieur Benoît van Hille ! »
Enfin, le postulant au grade de Chevalier de mérite :
« Monsieur Jean-Christian Pinot ! »
Tous, une fois appelés, se dirigent vers l’Autel, leur cape sur le bras droit et la confient à Charles-Henri de Provenchères, chevalier de l’ordre, puis s agenouillent. Ce dernier les revêt alors de la cape et ils prononcent la profession de Foi.
Un détail m’a ému : au moment où ils prononcent la dernière phrase de cette profession de Foi « Enfin, je m’engage à suivre les directives de Son Altesse Royale, Don Pedro de Bourbon des Deux-Siciles que je reconnais comme grand maître et Aîné farnésien », tous, quittant des yeux, en relevant la tête, le texte de la profession qu ils tenaient dans la main, les tournèrent vers le grand maître et je vis cette dame et ces chevaliers sceller, du sceau de ce regard franc plongé dans celui de Don Pedro, le dépôt de leur foi et de leur fidélité au seul grand maître légitime de l’Ordre Sacré Militaire et Constantinien de Saint-Georges !
Après cela, le prie-Dieu est ôté et Monsieur Christian Papet-Vauban appelle les membres de l’ordre bénéficiant d une promotion.
Le baron Pinoteau reçoit le collier, tandis que le comte de Beaumont-Beynac, Président de l ordre souverain de Malte en France, déjà Chevalier de justice, est promu Chevalier grand croix de justice. Et l’abbé Meissonnier, déjà chapelain de mérite, est promu Chapelain « jus sanguinis ». Chacun s avance donc déjà couvert de la cape de chevalier et s agenouille devant le grand maître de l’ordre qui lui remet le diplôme de son nouveau grade. Il redescend les marches, s incline devant l’Autel et retourne à sa place.
L’abbé Meissonnier entame à ce moment-là la Prière des Chevaliers constantiniens, immédiatement reprise par tous les chevaliers. Elle est si belle et correspond tant au devoir de tout chrétien que je l’ai prononcée également, joignant ma voix à celle des chevaliers.
« Ô glorieux Saint Georges, soutien et lumière de cette milice chrétienne qui a hissé le Labarum de Constantin et qui a toujours tenu à la glorification de la Croix, à la propagation de la Foi et à la défense de notre Sainte Eglise, nous confions à ta sainte protection notre Grand-Maître, le sérénissime prince Pedro, son épouse la sérénissime princesse Sofia, leur royale famille des Deux-Siciles et tous les membres de notre Ordre.
Protège aussi tous les princes issus de l auguste Maison de Bourbon et de l antique famille des Farnèse. Fais-nous pratiquer la charité, éloigne-nous de toute vanité, facilite notre combat pour la rechristianisation de notre société et de nos nations, aide-nous encore pour la liberté et le triomphe de notre Mère la Sainte Eglise Catholique, Apostolique et Romaine.
Ainsi soit-il »
Nous abordons alors au point culminant de la Sainte Messe avec l Offertoire, la Consécration, le Notre Père et la Communion !
Après un long moment de recueillement où chacun se retrouve « en cur à cur » avec Dieu, l assemblée reprend le Magnificat que lancent les
chanteurs et l abbé Snoëk prononce la prière d envoi. Ite missa est !
Je retiens de cette magnifique Messe du Saint-Esprit, célébrée à l occasion de l investiture de nouveaux chevaliers et de la promotion de chevaliers de l Ordre Sacré Militaire et Constantinien de Saint-Georges, qu elle fut une cérémonie d une parfaite tenue, les chevaliers formant un cercle que l on sentait uni par la Foi et l Amitié autour de l Autel et par la Fidélité autour de leur grand maître.
Mais, bien plus encore, je garde de ma première rencontre avec Son Altesse Royale Pierre de Bourbon des Deux-Siciles, Chef de la Famille Royale des Deux-Siciles, Aîné farnésien, la réconfortante certitude d avoir salué un Roi ! Ce prince capétien du Sang de France (Bourbon des Deux-Siciles, Bourbon-Parme et Bourbon-Orléans, qui dit mieux !) vit la charge qu il a reçue de Dieu de Chef de la Maison des Deux-Siciles, de jure « Sa Majesté le Roi Pierre Ier du Royaume des Deux-Siciles et de Jérusalem », dans l ETRE et non dans la revendication. Ce qui épargne à son esprit les combinaisons tortueuses qui étreignent parfois l esprit d un prétendant
Il EST, et de cet état se dégage une simplicité, presqu une modestie dans les manières, mais une franche bonté dans le sourire qu il vous adresse avec la légère inclinaison de tête qui agrée vos hommages.
Comme je l ai déjà dit : l on ne revendique que dans le doute, la certitude se tait et s impose par les seules vertus de la Vérité
Nous avons Louis XX et c est une grâce que Dieu nous fait de nous accorder un si bon Roi ! Mais les Napolitains et les Siciliens du Royaume « disparu » des Deux-Siciles et de Jérusalem ont Don Pedro et c est aussi une grâce que Dieu leur fait !
S il plaît à Dieu
Longue vie à Leurs Altesses Royales monseigneur le duc et madame la duchesse de Calabre et à leurs enfants !
Homélie Messe du 28 Mai 2016
« Vous allez recevoir une force quand le Saint Esprit viendra sur vous »
Ceci s est réalisé :
L Eglise a reçu l Esprit Saint et c est ce que nous avons célébré à la Pentecôte, il y a quelques jours
Ceci s est réalisé pour chacun d entre vous au jour de votre baptême d abord, puis au jour de votre confirmation.
Pourquoi célébrer en ce jour une messe à l Esprit Saint ?
D abord pour rendre grâce pour le don de l Esprit Saint que nous avons tous reçu
En effet, celui-ci nous a été transmis par l Eglise
Et ce sont nos parents qui nous ont présentés au baptême puis nous ont accompagnés jusqu à la confirmation.
En ce jour, faisons donc monter notre action de grâce pour la foi qu ils nous ont transmis
Cette foi que nous ratifions en étant présents ce jour et en entrant dans l ordre constantinien de saint Georges.
Or, comme nous l avons entendu après la promesse du don de l Esprit saint, il y a un envoi
« Vous serez mes témoins dans toute la Judée et la Samarie et jusqu aux extrémités de la terre. »
En faisant mémoire du don de l Esprit saint et en acceptant d entrer dans l Ordre, nous acceptons cette mission que le Seigneur nous confie.
Quelle va-t-elle être pour nous ?
Il n est certainement pas question pour nous de partir en Judée, en Samarie, ou de parcourir la terre entière, mais il nous faut accomplir notre mission spécifique là où le Seigneur nous a placés.
Or, en acceptant de faire partie d un Ordre tel que celui-ci vous acceptez de faire partie d une élite et celle-ci a une mission spécifique.
Faire partie d une élite à fortiori chrétienne, c est étant regardés, étant davantage en vue, tendre à l héroïcité des vertus chrétiennes.
Cela n est pas aisé dans notre monde où personne n est protégé.
Aussi, plus que jamais, plus que les générations qui nous ont précédés, nous sommes appelés à puiser dans la prière la force de suivre le Christ et de répondre à notre mission.
Et n oubliez pas, Jésus a dit que l Esprit Saint était une force.
Or, cette force nous l avons reçue.
Cette force il nous faut la désirer, il nous faut nous y abreuver.
C est ce que certains d entre vous ont fait tout récemment, en accomplissant ce magnifique pèlerinage à Rome pour l année sainte et dont j ai vu les photos.
Des démarches comme celles-ci sont indispensables.
Il nous faut puiser aux sources de la vie pour parvenir à accomplir notre mission.
Ne méprisons pas ces démarches de pèlerinage, de retraite, ces temps de prière exceptionnels sans oublier bien sûr la vie de prière quotidienne !
Certains de vos ancêtres, Monseigneur, ont été de très grands pèlerins
Quels sanctuaires n ont pas visités Louis XIII et surtout Anne d Autriche qui a fondé cette église et a assisté à sa consécration, le 14 Juillet 1646.
Signe de son engagement spirituel, la reine Anne d Autriche était même devenue tertiaire franciscaine et s était fait ensevelir dans l habit.
Puisse la démarche de ceux qui reçoivent, en ce jour, le manteau de l Ordre, être similaire à la sienne!
Mais n oublions pas : ce don de l Esprit Saint a un but :
Accomplir la mission reçue. Et quelle mission ?
Mission reçue par la naissance,
Mission reçue par cette entrée dans l Ordre aujourd hui.
Mission d accomplir de manière héroïque les vertus chrétiennes
Mission d accomplir à la face de la société votre mission de chrétiens témoins mais aussi guides de nos contemporains qui ont les yeux fixés sur vous plus que vous ne le croyez !
Mais quelle est elle cette mission ?
Monseigneur, ici nous travaillons à la béatification de deux membres de votre famille : Madame Elisabeth de France, sur de Louis XVI et l Impératrice Zita
Toutes deux peuvent vous guider :
Madame Elisabeth s est fait remarquer par trois choses :
Elle avait organisé des distributions de nourriture pour les pauvres dans son château de Montreuil
Elle est restée d une fidélité inaltérable au pape alors qu on voulait lui imposer un clergé séparé.
Et surtout elle a renoncé à sauver plusieurs fois sa vie en choisissant de rester auprès de son frère, sa belle sur et ses neveux. Elle a veillé sur eux. Elle s est dévouée pour sa famille. Plus encore, elle qui n aimait guère sa belle-sur, la reine Marie-Antoinette, elle l a soutenue et s est même fait passer pour elle au péril de sa vie, lors de l émeute aux Tuileries.
Elle nous donne un bel exemple d unité familiale, de dévouement pour les siens.
Tout cela est imitable aujourd hui par chacun d entre vous !
L Impératrice Zita, elle, s est mise au service des personnes âgées de sa famille les assistant jusqu au bout. Elle a soutenu ses proches lorsqu il y avait un décès.
Elle a aussi uvré sans relâche pour la paix.
Frappée de compassion devant la souffrance des soldats de la première guerre mondiale, elle a uvré pour la paix pendant les deux guerres.
Elle n a gardé aucune rancune à l égard de quiconque et en particulier aucune à l égard des autrichiens qui avaient été si durs avec elle.
Enfin, elle s est donnée tout entière à la prière, passant de longs séjours dans l abbaye de Solesmes.
Ceci aussi est à la portée de chacun d entre vous.
Faire partie d un Ordre tel que le vôtre, c est s engager à entrer dans un chemin de sainteté personnelle porté par une vie de prière soutenue et accompagné d uvres de charité.
En effet, certains d entre vous en cette année de la Miséricorde, sont allés se ressourcer à Rome.
Comme le Saint Père l a dit dans la bulle d indiction du jubilée, il vous faut, ayant fait l expérience de la Miséricorde du Seigneur, maintenant transmettre cette miséricorde à travers les uvres de miséricorde corporelles et spirituelles.
Secourir les plus pauvres, assister les malades, accueillir les étrangers, visiter les prisonniers, ensevelir les morts, soutenir aussi ceux qui doutent, guider ceux qui cherchent, consoler, pardonner et enfin prier les uns pour les autres !
C est en fait ce que Madame Elisabeth de France et l Impératrice Zita ont fait tout au long de leur vie, chacune à leur manière en fonction des circonstances.
Alors comme elles soyez des témoins du Christ à la face du monde, fiers de le servir et puisons votre force dans l Esprit Saint !