Obituaire: le Baron Hervé Pinoteau

C’est avec un profond sentiment de tristesse que nous avons le devoir de communiquer le décès de S.E. le baron Hervé Pinoteau, Bailli Grand-Croix de Justice de l’Ordre Constantinien, decoré avec le colier; et chevalier de l’Ordre Royal de Saint-Janvier.

Mort le 24 novembre de 2020 à 93 ans, le baron Hervé Pinoteau, était le doyen des Chevaliers de notre Ordre. En effet il a été investi chevalier en 1955 ea ainsi a servi quatre Grands Maîtres: Don Ferdinand Pie, Duc de Calabre; les Infants Don Alphonse et Don Charles, et enfin l’actuel Duc de Calabre, S.A.R. Don Pierre de Bourbon-Deux Siciles, qui en 2018 le décora du collier de l’Ordre.

Le baron Pinoteau a été un référent dans la relance du mouvement légitimiste français ainsi qu’un remarquable historien: auteur prolifique de livres et d’articles d’histoire, la généalogie et l’héraldique.

Héraldiste, vexillologiste et phalériste français d’envergure internationale, membre de nombreuses sociétés savantes — il fut, entre autres éminentes fonctions, vice-président de l’Académie internationale d’héraldique de 1964 à 2007, président-fondateur de la Société française de vexillologie de 1985 à 2010 et président de la Société nationale des antiquaires de France de 2010 à 2017 —, cet érudit dessina les armoiries de la République du Tchad, celles des Pays-de-la-Loire, et participa à la réalisation du drapeau de la Polynésie française, officiellement adopté en 1985. C’est lui aussi qui, en 2016, réalisa le blasonnement des armoiries de la princesse Marie-Marguerite, duchesse d’Anjou, avec Christian Papet-Vauban.

Le baron Pinoteau est l’auteur d’une œuvre prolifique (une trentaine d’ouvrages et plus de 900 articles). On peut notamment citer Monarchie et Avenir (1960) et L’État présent de la Maison de Bourbon (1975). Décidé par le lamentable spectacle de la guerre de 1940 à relever la France, il fut de bonne foi « Blanc d’Eu », avant de découvrir la Légitimité. Mettant ses pas dans ceux de Raoul de Warren, travaillant avec une nouvelle génération de légitimistes (Pierre de La Forest-Divonne, Patrick Esclafer de la Rode, Michel Josseaume), Hervé Pinoteau se mit au service de cette cause dès 1955. Il prit part à la fondation du secrétariat du prince Alphonse, duc d’Anjou, en 1962, et de l’Institut de la Maison de Bourbon en 1973.

Cette « conscience du légitimisme » — comme l’appelait Daniel de Montplaisir — était décorée -outre les ordres Constantinien et de Saint Janvier- de l’ordre du Saint-Esprit, de la Légion d’honneur, de l’ordre d’Alphonse X le Sage et de l’ordre de l’Infant Henri.